Obvious child - 2014
Réalisé par Gillian Robespierre
Avec Jenny Slate, Jake Lacy, Gaby Hoffmann
Durée : 1h23
Synopsis : La vie de la jeune Donna Stern n'a rien de particulier : un petit ami, un job dans une librairie, sa bande de potes, des parents divorcés... Mais, chaque
soir, sur une scène de Brooklyn où elle interprète son numéro de stand-up, ce quotidien banal devient une source inépuisable de sketches. Puis, coup sur coup, Donna perd son travail, se fait
larguer par son petit ami, déprime, a une aventure alcoolisée d'un soir et... tombe enceinte.
Sortie le 3 septembre 2014
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Notre avis
Il faut toujours se méfier des comédies romantiques en provenance des Etats-Unis portées en triomphe par les critiques de là-bas au son de "C'est la résurrection de la comédie romantique" ! C'est ainsi qu'est présenté "Obvious child" qui arrive finalement chez nous et qui devrait récolter les mêmes éloges de la presse française. Parce qu'il faut savoir un truc sur ces critiques d'ici et de là-bas : ils préfèrent leurs roms-coms aussi grasses que possible. C'est cela le renouveau pour les critiques, comme on a déjà pu le constater avec les films de Judd Apatow etc. Plus c'est gras, plus c'est la résurrection d'un genre qui aurait été tué par son côté lisse et bien propre sur soi. "Obvious child" est très gras, et ce dès les premières minutes du film lors de l'un des stand-ups effectués par Donna Stern, remarquablement interprété par Jenny Slate par ailleurs. La première partie du film l'est d'ailleurs assez fréquemment et c'est tellement dommage d'avoir recours à ça. C'est comme si cela permettait d'acquérir une légitimité, comme un adolescent qui écrit sa première fanfiction et y met les gros mots qu'il aurait toujours rêvé de dire dans la vraie vie. C'est tellement idiot de penser que l'on peut se "laver" du côté culcul que suppose le genre de la comédie romantique en étant crade. Bref, tout cet aspect-là m'a vraiment dégoûté du film parce que je suis de ceux qui pensent que la vulgarité n'est vraiment pas un passage obligé pour raconter une belle histoire.
L'autre aspect encensé par les critiques US (et démonté par les sites religieux US) est qu'enfin, une rom-com abordait le sujet de l'avortement et c'est effectivement le cas même si ce n'est pas
une première. Il faut dire qu'aux Etats-Unis, le débat pro-choice/pro-life est bien plus animé qu'en France (encore que) et que l'inclusion de l'avortement au milieu d'une relation de rom-com
traditionnelle peut signifier une certaine forme d'acceptation de l'avortement, comme si celui-ci passait dans les mœurs US par le biais d'un film, et d'une comédie romantique en plus, genre
assez puritain au coeur. De fait, le côté "militant" n'a pas la même portée en France et quand bien même, on ne juge pas une comédie romantique sur son coté militant mais sur son côté
romantique.
Heureusement "Obvious child" sait aussi se faire attachant, notamment quand il cède (enfin) aux codes
de la comédie romantique traditionnelle. Ceux-ci pourraient être même incarnés physiquement par le personnage de Jake Lacy, propre sur lui, calme et posé et qui ne sait pas trop comment
appréhender cette jeune femme complètement barrée, d'un milieu différent du sien et incontrôlable. C'est le pilier du film, celui qui l'empêche de tomber dans l'excès, celui qui observe Donna
sans juger. S'il est donc particulièrement fade, c'est aussi très salvateur de l'avoir parce que sa fadeur toute relative fait écho à la tornade Donna, en bien. Forcément mal assortis, ces
deux-là sont finalement faits pour être ensemble. A noter également de très jolies scènes, notamment une en particulier avec la mère, qui touche par sa justesse et sa retenue. La fin est, pour
une fois dans une rom-com indé, exactement celle qu'elle doit être et parvient un peu à effacer la très mauvaise impression donnée par le début du film.
A déconseiller si vous n'aimez pas les roms-coms vulgaires.
Conclusion
+ Jenny Slate et Jake Lacy, bon couple bien trouvé.
+ De très jolies scènes.
+ Une deuxième partie réussie.
- Une vulgarité dès les premiers instants qui anéantit le potentiel romantique du film.
- Faussement vendu comme une "révolution de la rom-com".
La fin.
Bande-annonce
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denuitoudejour (Wednesday, 31 December 2014 15:47)
Je n'arrive pas a le trouver en français :(