FilmsdeLover.com a demandé à des blogueurs de tous domaines de partager avec nous leur film d'amour préféré. Chaque semaine pendant l'été (et plus si affinités), vous retrouverez la réponse d'un nouveau blogueur.
Aujourd'hui : Lucile de "L. aime le cinéma".
| Le blog de Lucile |
Se définissant elle-même comme une blogueuse dillettante, il n'est pas surprenant de voir que "L. aime le cinéma", le blog de Lucille, soit un peu tranquille ces jours-ci. Il faut dire qu'elle collabore à de nombreux autres sites tels qu'Artistikrezo, Reviewer ou Les filles électriques. En tous cas, ça ne l'a pas empêché, dès qu'on lui a demandé, de sauter sur cette occasion de nous parler de son film d'amour préféré.
| Quel est ton film de Lover préféré ? |
"Quand on m'a proposé d'écrire sur ma comédie romantique préférée, j'ai longtemps hésité sur le choix du film qui a marqué mon imaginaire. Comme beaucoup (toutes ?) les filles de ma génération, j'ai grandi dans le fantasme de Johnny Castle ou encore dans l'espoir de rencontrer l'homme de ma vie en écoutant une radio avec intervenants de nuit le soir de Noël. Pourtant avec le recul, c'est moins ces films "chocolats chauds", dont je connais la moindre réplique par cœur, qui ont marqué mes véritables fantasmes romantiques que des œuvres plus atypiques et toujours basés autour d'un thème commun : la rencontre clandestine.
La découverte de "L'amant" de Jean-Jacques Annaud pendant mes années de lycée a en effet autant marqué mon imaginaire érotique que romantique. Puis ça a été le tour du troublant (et bien mineur pourtant) "Une liaison pornographique". Mais celui qui comble vraiment mes exigences artistiques reste "Intimité" de Patrice Chereau. Des acteurs à fleur de peau (incroyable Kerry Fox) gravitent autour de sentiments, physiques et intellectuels, qu'eux mêmes ne comprennent et ne maîtrisent pas. Une histoire de sexe et d'amour tellement intense qu'une fin tragique (sous le vernis fade du quotidien pourtant, à l'image du film) attend ces amants grandioses.
Des corps qui s'entrechoquent et donnent une résonance toute particulière au vide des cœurs, et du quotidien. Et pourtant, derrière cette fuite qui pourrait être vaine se cache une étincelle de promiscuité, de partage, d'une ébauche de relation. A travers cette rencontre de deux êtres qui ne semblent rien partager d'autre que du sexe brut et désespéré, c'est toute l'anatomie du couple qui est décortiquée, sans paillettes, sans glamour et enfin sans séduction superflue. Délesté de l'hypocrisie contemporaine, des diktats de la mode et de l'air du temps, Intimité épure, sublime, énonce une vérité, une vérité toute nue.
Je vois aujourd'hui avec beaucoup d'ironie les sentiments complexes liés à mon expérience personnelle qui me poussent à aimer ce film curieux et intense. Mais je ne crois pas au hasard, et il me semble aujourd'hui qu'il est plus honnête de ma part de pleurer pour ce genre de relations sublimes que pour les atermoiements fleur bleue d'Annie Reed. Je me suis longtemps rêvée Meg Ryan, je me découvre Kerry Fox. Ce qui ne m'empêche pas du tout de replonger parfois dans le doux cocon de mon adolescence et d'enchaîner "Nuits blanches à Seattle" et "Quand Harry rencontre Sally...". On ne se refait pas.
Lucile."
Merci Lucile d'avoir partagé ton film d'amour préféré avec nous ! Dans deux semaines, on reçoit un dernier invité et je crois que cela sera tout, sauf invité surprise.
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