Dans cette rubrique, le co-fondateur de FilmsdeLover L'Homme a ressorti ses nombreux post-it griffonnés et a tout donné à un stagiaire pour qu'il ponde des articles d'une incroyable qualité sans être payé. Il y parle sans langue de bois des films romantiques qui l'ont marqué et de l'amour en général.
C’est toujours compliqué de parler d’un film sans dévoiler les détails croustillants de l’histoire. Je vais essayer de ne pas te gâcher la surprise mais sache tout de même que je vais devoir
parler du Quoi pour t’expliquer Pourquoi. Voici le film dont je n’écrirai jamais la critique sur ce site (mais peut-être que toi tu le feras, via l’onglet Contribuez) : “Morse” (“Låt den rätte komma in” en VO) de Tomas Alfredson.
Je l’ai découvert à sa sortie, véritable chef d’oeuvre du vampirisme, c’est aussi un très beau film d’amour entre un enfant humain (Oskar) et une petite vampire (Eli, dont je ne parlerai pas ici
du véritable “statut”). Très sanglant et parfois immoral, ce film est une forme de conte pour adulte qui aurait toutefois pu avoir sa place sur Films de Lover. J’ai longtemps songé à écrire la
critique mais, à la base, nous avons créé ce site pour les gens cherchant de jolis films d’amour (et en premier lieu des comédies romantiques) pour passer une soirée sympathique par
exemple.
Lorsque l’on écrit une critique sur Films de Lover, nous sommes plus ou moins inspirés selon la qualité du film ou notre ressenti. Mais le problème qui se présente vite, c’est l’obligation de te
préciser à toi, petit(e) lovenaute chéri(e), si le film en question est idéal pour un instant de cinéma romantique à deux (ou à trois, tu fais ce que tu veux). C’est alors que se heurtent deux
choses : notre volonté de suivre notre charte et celle de vouloir rendre hommage à un chef d’œuvre quand c’est le cas. Le problème de la note sur 10 se pose aussi puisque nous avons pris
l’habitude de noter les films d’amour en fonction de leur “coefficient lover” et non uniquement en fonction de leur qualité, cinématographiquement parlant (je sais, c’est discutable et subjectif
mais il fallait prendre une décision). Ainsi, “Blue Valentine”, film très
intéressant dont j’ai aimé le visuel, la musique et l’interprétation, n’a reçu que la note de 3/10. Je le regrette mais je me suis senti obligé car ce beau film brise son propre romantisme avec
certaines scènes très crues. Alors oui, la réalité peut ressembler à ça mais nous, chez Films de Lover, on s’en fout parfois de la réalité, on veut avoir des papillons dans le ventre nom d’une
chouette ! Chez nous, le contributeur est le maître de sa note tant qu’elle correspond à ce qui est dit dans le texte et que celui-ci revient clairement sur certains aspects du film (appréciés ou
non) pour éclairer au mieux le lecteur. Voilà aussi pourquoi nous avons parfois de longs débats dans les commentaires entre ceux qui auraient donné la même note et ceux qui ne sont pas
d’accord.
Vu de ma fenêtre, “Morse” est clairement un chef d’œuvre. Tout y est : un décor plongé dans une nuit
quasi perpétuelle (Suède oblige), une imagerie macabre et une superbe bande originale composée par Johan Söderqvist. Ce que différents réalisateurs appellent “les instants magiques”, quand la
musique et l’image créent un sentiment d’excitation et de bien-être chez le spectateur, ce film les enchaîne. Totalement libérée de la sexualité ou des questions de mortalité et d’éternité,
l’histoire d’amour entre Oskar et Eli dégage quelque chose de très pure. Il est d’ailleurs rare de retrouver une idylle qui fonctionne aussi simplement que celle-ci. Eli n’a plus 12 ans depuis
longtemps, même si elle en a l’apparence, mais elle garde un caractère proche de celui d’une enfant ne serait-ce que dans sa façon de “s’amuser” avec Oskar ; elle n’en reste pas moins une vampire
assoiffée de sang.
Ce film très sanglant, à l’atmosphère glaciale (oui, c’est aussi parce que nous sommes en Suède et qu’il y a de la neige) est réchauffé par les quelques scènes mignonnes et romantiques
rassemblant les deux principaux protagonistes. Malheureusement, tout cela ne suffit pas à lui assurer, à mes yeux, une place sur Films de Lover (et c’est bien le drame). Je m’en voudrais de te
diriger vers un film d’amour où des gens se font égorger et souffrent de combustion spontanée si tu cherches à te détendre.
TOUTEFOIS (et tu peux aussi crier ce mot chez toi, puisque je l’ai mis en gras), sache qu’ici nous ne sommes pas dans la rubrique des critiques mais dans un espace libéré du joug
de l’infamie, à savoir le contrôle total et impartial de LoveMachine (le rédacteur en chef du site), je peux donc finalement te conseiller de laisser tomber tes épisodes de “True Blood” ou
“Vampire Diaries” et de découvrir ce film qui revisite sous un nouvel angle (encore un) le mythe vampirique au cinéma.
Mais alors, “Morse” est-il malgré tout un “film de Lover” ?
J’ai toujours pensé qu’un film d’amour est une oeuvre dans laquelle les sentiments bouleversent la vie toute tracée des personnages ou poussent les héros à prendre les décisions les plus
définitives. Cal dans ”Crazy Stupid Love”, Charles et Carrie dans “Quatre mariages et un enterrement” ou Tom dans “500 jours ensemble” sont tous les victimes heureuses ou malheureuses de leur
amour, c’est ce sentiment qui définit toute l’histoire qui nous est racontée. “Titanic” en est le parfait exemple ; alors que l’histoire (vraie) se poursuit jusqu’à son issue fatale, Rose va tout abandonner pour Jack qui va
prendre de très gros risques pour la sauver. L’amour a modifié leur destin, s’ils n’avaient pas été véritablement amoureux, Rose serait probablement monté dans un canot de sauvetage et se serait
retrouvé mariée par la suite à Caledon. Donc de mon point de vue, “Morse” est un film d’amour 10/10 qui parle de vampire, mais bien trop malsain et gore pour le regarder avec la même légèreté
qu’un “Twilight”. Bim, dans ta face Edward Cullen.
Une dernière chose, je parle bien de “Morse”, le film suédois. Si par hasard il t’arrivait de vouloir
voir son remake américain “Laisse-moi entrer”, je n’assure pas le service
après-vente.
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