Ali & Nino - 2018
Avec Maria Valverde, Adam Bakri...
Réalisé par Asif Kapadia.
Durée : 1h45
Synopsis : En Azerbaïdjan, défiant leurs coutumes, un jeune musulman et une aristocrate chrétienne affrontent conflits et trahisons par amour. Et la Première Guerre mondiale éclate.
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Notre avis
Il y a de nombreuses choses à aimer dans ce "Ali & Nino", adaptation d'un roman ultra-connu, quasiment emblématique, en Azerbaïdjan, mais il y a aussi de nombreux regrets à avoir. Commençons pourtant par ce qui fonctionne bien, à commencer par les acteurs principaux. Adam Bakri et Maria Valverde sont parfaits dans les rôles titres. Lui est un prince musulman, elle est la fille chrétienne d'un riche aristocrate géorgien. On imagine alors que la religion viendra les séparer mais au final, les tensions apparaissent ailleurs et on est plutôt content de voir une histoire si foisonnante, dans un premier temps. Le second bon point est la beauté des décors naturels azeris. Des montagnes au désert en passant par Baku, le pays est montré à son avantage et donne envie de voyager. La musique, composée par Dario Marianelli (le compositeur de la musique de "Orgueil et préjugés", excusez du peu) est à tomber et le réalisateur n'est autre qu'Asif Kapadia, oscarisé pour son documentaire sur Amy Winehouse. Bref, des talents à tous les niveaux pour un film qui aurait pu devenir l'un des classiques instantanés du genre.
En l'état, ce n'est pourtant qu'un film d'amour agréable mais pas inoubliable. Par quel miracle ont-ils pu se planter avec cette histoire passionnée d'une romance compliquée par la première guerre mondiale et la révolution russe de 1917 ? Le premier problème tient à la longueur du film et son rythme général. 1h40 pour raconter cette histoire ample, c'est bien trop peu et franchement, je n'aurais certainement pas craché sur un film fleuve de 3h pour bien expliquer les différents moments de l'idylle romanesque d'Ali et Nino, celle-ci étant bourrée de péripéties en tous genres. Au final, il en ressort que tout se succède tellement vite que l'on a du mal à bien assimiler les ressorts de l'histoire ou à s'investir dans les enjeux - nombreux - de l'intrigue. C'est une histoire qui aurait mérité de prendre son temps, comme les grandes épopées romanesques peuplées de contrées sauvages et d'amours absolus d'avant.
L'autre souci est plus subjectif et tient au fait que l'on a davantage l'impression d'assister à un film hagiographique sur l'état d’Azerbaïdjan et un moment charnière de son histoire qu'à une histoire d'amour qui n'est ici qu'un prétexte. C'est un sentiment qui s'instille par étapes successives avant de prendre clairement l'ascendant dans son dernier tiers. Les personnages ne sont alors plus que des marionnettes prises dans un but plus grand : celui de présenter le pays sous son jour le plus favorable. Il n'est en cela pas étonnant de constater que la fille du dirigeant actuel du pays figure parmi les productrices du film. En soi, cela n'a rien de dérangeant sauf que la cause promue ici se fait clairement au détriment de l'histoire d'amour et empêche ce film de vraiment dépasser sa fonction de produit marketing de luxe. Il n'en demeure pas moins que la fin a réussi à m'émouvoir et que les talents impliqués méritent au moins un peu de votre temps.
Conclusion
+ Bon casting.
+ Magnifiques décors.
+ Sublime musique.
+ Emouvant et romantique.
- Une histoire tellement dense qu'elle aurait mérité un film de 3h. Là, le rythme est trop brusque.
- Produit marketing pour une épopée nationale. Dérangeant par moment.
La vie dans les montagnes.
Bande-annonce
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Kamala (Tuesday, 15 May 2018 23:23)
Je suis d'accord avec la critique ! L'histoire d'amour aurait pu être traité de façon plus profonde, le film aurait gagné en densité romanesque. Il y a quand même de très beau moments, d'autre très dur; forcément puisque c'est un film qui traite de la guerre, et qui dit guerre dit séparations. Mais surtout j'ai trouvé que le film retranscrivait bien les conflits intérieurs des protagonistes, tiraillés entre amour, devoir, solidarité patriotique... Notamment à la fin, qui illustre parfaitement cette complexité. Les cœurs d'artichaut peuvent préparer les mouchoirs... Et la musique, magnifique <3