Réalisé par Lasse Hallstrom.

Avec Heath Ledger, Sienna iller, Jeremy Irons...

Durée : 1h48.

Synopsis : Il est le plus grand séducteur du monde. Aucune femme n'a pu résister au charme de cet homme flamboyant, maître des apparences et bel esprit... Jusqu'à aujourd'hui. Pour la première fois de sa vie, le légendaire Casanova se heurte à un obstacle.

La jeune beauté vénitienne Francesca le repousse. Grâce à ses déguisements et à ses ruses, Casanova parvient à se rapprocher de la jeune femme. Mais dans ce jeu bien plus dangereux que les autres, il risque non seulement sa vie et sa réputation, mais aussi sa seule chance de connaître la vraie passion...

Giacomo Casanova. Un nom qui évoque Venise, la ville la plus joyeuse d'Europe au XVIIIe siècle, la ville de toutes les libertés, constamment en fête. Encore aujourd'hui, elle fascine toujours, avec son carnaval, son ambiance festive et mystérieuse, sa magie. Mais Venise est aussi la ville du libertinage, elle abrite une faune variée: parmi eux se trouvent des gens riches et bien nés, des commerçants plus ou moins aisés, des aventuriers. Casanova fait parti de ceux-là et excelle là où d'autres échouent : la séduction.

Alors, lovenaute timide, voici la leçon du plus grand séducteur de tous les temps !Tellement séducteur d'ailleurs, qu'il est entré comme nom commun dans le dictionnaire puisqu'un casanova est jeune homme élégant et de condition aisée qui mène la vie facile et oisive d'un séducteur [NdLoveMachine : Comme L'Homme de notre Team]. Si c'est pas la rançon de la gloire, ça !

Personnage ô combien énigmatique, fascinant et séduisant, Giocomo Casanova est brillant et chevaleresque. Il apparaît comme tel dans le film de Lasse Hallström ("Le chocolat") : le réalisateur suédois en fait un personnage flamboyant et captivant. Il est maître des apparences et bel esprit… Le film ne s'inspire pas de la vie de Casanova mais lui emprunte juste son caractère et sa personnalité. Et c'est remarquable ! J'use et abuse des qualificatifs tant je trouve ce film excellent.

L'ambiance vénitienne tout d'abord : la ville est filmée avec amour et ça se voit. Des plans larges montrant l'architecture ciselée, splendide d'Andréa Palladio. Une ville également mise en valeur par une lumière douce, jamais directe, comme un maquillage sur le visage d'une vieille dame . Et oui, notre « Sérénissime » cité à quand même 1443 ans ! Le maquillage est réussie, chapeau !

Dans notre film, il y a deux Venise : l'une, publique, celle où se côtoie les différentes souches de la société, où le protocole est de rigueur. L'autre, intime, est celle que l'on devine si l'on est que de passage, la Venise de l'Amour, des boudoirs et des chuchotements. Celle qui est propice au romantisme, aux caresses et à la sensualité. Les intérieurs sont filmés en clair-obscur cinématographique. Cette mise en éclairage joue son rôle à la perfection, elle est là pour nourrir les mises en scène et confère au film une esthétique léchée.

Le romantisme est présent tout au long du film : la scène de la montgolfière, le coup de foudre de deux personnages du film, l'arrestation de Casanova, le procès, la scène de l'échafaud (magnifiquement jouée), la scène sur la barge. Malgré tout, le réalisateur n'en fait pas des tonnes. Il reste léger, fait preuve d'humour et "Casanova" est une comédie qui se sert de l’humour traditionnel des comédies. Certaines scènes sont hilarantes et on en pleurerait presque de rire (la scène où le commerçant Papprizzio est enduit d'une substance soi-disant amaigrissante) Il rappelle parfois le comique de vaudeville (amant dans le placard, déguisement, confusions). On s'en réjouit tellement c'est drôle.

Parfois satirique envers une société aveugle sur ses pratiques, le film est une critique moqueuse ouverte de l'Église qui envoie ses inquisiteurs afin de faire des exemples mais qui n'est pas regardante sur ce qui se passe dans ses propres couvents (voir les premières scènes incroyables). Casanova profite du système, toujours au détriment de ses conquêtes. Il est souvent contraint de s'échapper, et d'user de subterfuges : le film est ponctué de scènes d'action permettant de maintenir le spectateur en haleine, de le captiver: une course poursuite sur les toits, une fuite vers les quais...

"Casanova" contient tous les ingrédients pour nous faire palpiter : action, romantisme, amour, amitié, sexe, rivalité... La musique est sublime : cocorico, c'est un compositeur français, Alexandre Desplat, qui a déjà sévi sur des films tels "La Jeune Fille à la Perle", "le Discours d'un Roi" et le tout dernier "Harry Potter". Quant aux costumes, ils sont somptueux.

Heath Ledger, acteur talentueux et regretté, ("The Patriot", "Le Secret de Brokeback Mountain") joue le rôle titre. Il est exceptionnel de naturel, il est à l'aise, se fond dans le personnage avec panache, sait rire de lui, lui donne un côté romantique insoupçonnable, bref, il EST Casanova. Son jeu subtil en fait un personnage attachant, alors qu'on devrait le détester de séduire toutes ces « pauvres » femmes. Et bien non ! Timide lovenaute, prend exemple sur lui : pour séduire ta petite amie, use du même sourire, craquant, qui se veut timide mais qui ne l'est pas. Les femmes adorent ça. Joue de tes yeux langoureux, qui détaillent et insistent sans déshabiller. Excellent, vraiment. Mais surtout, sois vif et aies de l'esprit : trouve les phrases qui « tuent » pour la terrasser définitivement !

Sienna Miller joue Francesca Bruni et s'en tire très bien. Certes, son rôle est moins puissant que celui de Heath Ledger, mais elle a des scènes où elle doit défendre ses convictions ou sa vie et elle est très crédible. C'est elle qui inspire notre séducteur et ça tient la route. Jeremy Irons est, comme d'habitude, excellent en inquisiteur. Il a le charisme pour incarner ce rôle détestable, ce n'est pas la première fois qu'il joue le rôle du méchant. Il est grandiose et excelle même dans des scènes comiques.

Quelques mots enfin sur la distribution en général : les seconds rôles sont parfaits. Oliver Platt campe un Papprizzio truculent et naïf, Lena Olin est une mère protectrice mais également exigeante. Natalie Dormer joue une Victoria éthérée, faussement prude (voir la scène du carnaval).

Pour finir, timide lovenaute, je te conseille de regarder ce film si tu aimes les costumes d'époque, les comédies où l'action intervient, et surtout si tu n'aimes pas t'ennuyer devant un film romantique.

Conclusion

+ Tout ce qui rappelle la Renaissance: la musique, les décors, les costumes

+ Les acteurs, tous excellents

+ Le romantisme présent tout au long du film

- La scène sous la table, pendant le carnaval, n'était pas nécessaire.

Bande-annonce