Réalisé par Guy Ferland.

Avec Romola Garai, Diego Luna, Sela Ward...

Durée : 1h22.

Titre original : Dirty Dancing : Havana nights.

Synopsis : La Havane, 1958. La famille Miller débarque à Cuba après une mutation du père. Katey, 18 ans, sérieuse et plutôt mal dans sa peau, est impatiente de découvrir cette capitale exubérante qu'est La Havane. Un soir, elle rencontre le fier Javier, jeune serveur ambitieux et excellent danseur. Désireuse d'apprendre, Katey le convainc de devenir son partenaire et de participer à un prestigieux concours national de danse. Mais ils sont loin de se douter que la révolution est sur le point d'éclater...

C'est lorsque Films de Lover a eu l'excellente idée de proposer de voter pour les films romantiques à regarder absolument en été [NDLR : Vous pouvez d'ailleurs retrouver le classement final en cliquant ici] que j'ai repensé à "Dirty Dancing 2" (qui ne se passe pas du tout en été, mais c’est pas grave, il y fait quand même très chaud). Je me suis alors rendu compte avec horreur qu'il n'était pas encore sur le site. Ni une, ni deux, j'ai décidé de remédier à cette petite lacune, pour ton plus grand bonheur, ami Lover (je l’espère en tout cas). Il y a des films qu'on peut adorer à une époque et trouver complètement niais ou ratés 10 ans plus tard. "Dirty Dancing 2" n’en fait pas partie. Quand je l'ai revu il y a quelques jours pour en faire la critique, j'ai à nouveau éprouvé les mêmes sensations, les mêmes frissons qu'à sa sortie il y a plus de 10 ans! J'ai personnellement toujours énormément aimé les films romantiques sur fond de danse et j'en ai donc vus vraiment beaucoup. Et bien parmi tous ceux que j’ai pu regarder, celui-ci tient le haut du classement!

Autant le dire tout de suite au risque de me faire lyncher: je préfère même cette pseudo réadaptation/suite (qui n'en est en fait pas du tout une) au "Dirty Dancing" d'origine. Mais à mon sens, les deux films n'ont aucun rapport et ne devraient pas être jugés l'un par rapport à l'autre. Je trouve que "Dirty Dancing 2" a été très injustement critiqué et déconsidéré parce qu'il souffrait du fait d'être dans l'ombre du cultissime "Dirty Dancing". Pourtant, si on peut trouver un semblant de ressemblance sur le départ de l'histoire (la jolie fille riche à papa et l'employé de l'hôtel qui tombent amoureux au cours leurs séances de danse) comme c'est le cas pour de très très nombreux films romantiques qui commencent de manière similaire, les deux films sont finalement complètement différents tant sur le contexte que l'intrigue ou les personnages. Et c'est vraiment dommage de ne pas donner la chance qu'il mérite à ce film sous prétexte qu'il n'est pas "Dirty Dancing". En effet, c'est vrai, et c'est tant mieux!

Mon conseil général sera donc, tu l'auras compris, graine de Lover, de NE PAS considérer "Dirty Dancing 2" comme une suite ratée du 1. Le scénario de ce film se base d'ailleurs sur l'histoire vraie d'une chorégraphe américaine du nom de JoAnn Jansen. Rien à voir donc ! Les producteurs ont fait l'erreur de leur vie en voulant le faire passer pour une suite/réécriture du premier. Ne commets pas la même faute, s'il te plait. Car Dirty Dancing 2 est vraiment un must dans la catégorie « films d’amour et de danse ». Il combine couple qui fonctionne merveilleusement bien, sensualité, danse (un des grands vecteurs d'amour, non?), musique extrêmement bien choisie, moments looooooove à foison et découverte du premier grand amour.

Le couple que forment Katey et Javier est magnifique. On a qu’une envie, c’est de les voir danser ensemble. Comme le dit Javier dans une scène que je trouve parfaite, pour vraiment bien danser, les partenaires doivent avoir envie d’être dans les bras l’un de l’autre. Et c’est exactement l’impression que donnent Romola Garai et Diego Luna. Ils ont l’air de ne désirer qu’une seule chose au monde : être l’un contre l’autre, comme si leur vie en dépendait. Mention spéciale à Diego Luna, acteur mexicain que j’ai rarement vu au cinéma, mais qui dans ce rôle dégage un charme et une sensualité absolument incroyable.

Alors oui, les personnages de Katey et Javier, et tous les personnages du film d’ailleurs, sont un peu stéréotypés : la riche américaine blonde aux yeux bleus  et complètement coincée, le beau latino pauvre qui doit faire vivre sa famille mais semble finalement plus libre, les ados richards méprisants, la petite sœur influençable, la mère intransigeante et bornée dans ses idées toutes faites. Mais ça n’empêche pas que le film fonctionne tout de même très bien. Certains personnages secondaires, franchement irritants au départ, trouvent même une certaine profondeur au fur et à mesure du film, la mère de Katey en première place. On notera aussi le petit second rôle de Patrick Swayze en prof de danse. Ca fait plaisir de le revoir danser ! C’est toutefois selon moi plutôt un clin d’œil à "Dirty Dancing" qu’une tentative hasardeuse de lier les deux volets.

Qui dit film sur la danse, dit bien évidemment musique, et celle de la bande originale du film est vraiment excellente. On a envie de danser, de se déhancher avec les personnages. Si tu es amateur de danse, tu ne pourras qu'être époustouflé par le talent des acteurs/danseurs et par les chorégraphies qui mêlent le plus souvent danse de salon et danse latino sensuelle. La sensualité. C’est justement un point que je souhaite aborder. Le film en déborde, mais de manière délicate et diffuse. Les danses sont brûlantes, passionnées, les regards et les gestes également. Le décor joue aussi : Cuba, cette île paradisiaque où il fait toujours chaud. Mais pas une seule fois on ne tombe dans la vulgarité. Ce film est vraiment la preuve qu’on peut raconter une histoire extrêmement sensuelle sans la moindre scène de nu ou de sexe. Et ça, je trouve que c’est une très grande force. Plus largement, c’est un film sur le fait de devenir femme, de découvrir l’amour, celui qui nous tombe dessus quand on ne s’y attend pas, celui qui grandit et se construit dans la complicité. A travers cet amour pour Javier, et surtout à travers la danse, Katey passe de grande enfant coincée et mal dans sa peau à jeune femme sûre d’elle et épanouie. C’est elle qui le dit : elle devient la personne qu’elle voulait être.

Je l'avoue, ce film est un vrai coup de cœur. Et un coup de cœur, ça dépasse les qualités intrinsèques, c'est en grande partie une question de feeling, de ressenti. Il se peut donc que ma critique ne soit pas totalement objective. Mais c'est le propre d'une critique n'est-ce pas? C'est toujours une perception subjective.

Deux petits bémols tout de même. Le premier, c’est que le contexte historique dans lequel s’inscrit le film est malheureusement négligé et c’est bien dommage. En effet, l’histoire se déroule pendant les quelques semaines qui ont précédé la révolution cubaine et la chute du régime de Batista, sujet peu abordé au cinéma. C’est un thème qui me parait vraiment intéressant et qui aurait mérité qu’on y accorde plus d’attention. C’est d’autant plus gênant que si on ne connait pas un minimum les faits historiques, ça devient parfois un peu décousu et compliqué à suivre. D’après ce que j’ai pu lire, le scénario original prévoyait justement de se concentrer principalement sur une histoire d’amour entre une américaine et un jeune révolutionnaire. L’aspect danse aurait sans doute été moins présent dans ce cas mais ça aurait pu apporter une plus grande profondeur et davantage d’originalité au film. Le deuxième aspect qui m’a personnellement un peu déçue, c’est la fin, en demi-teinte. Je n’en dirai pas plus, je te laisse la découvrir par toi-même.

Quoiqu’il en soit, ami Lover, je t'invite à donner une vraie chance à cette très belle histoire d'amour, et à te laisser porter par la musique, tout simplement...

A conseiller à tous les amateurs de films romantiques sur fond de danse. La chaleur et les rythmes latinos de celui-ci en valent vraiment la peine.

Conclusion