Dreamworld - 2013
Réalisé par Ryan Darst.
Avec Whit Hertford, Mary Kate Wiles, Matt Jones...
Durée : 1h30
Synopsis : Oliver Hayes est un animateur de dessins animés qui peine à percer dans le milieu. Accablé de problèmes personnels, il touche le fond jusqu'au jour où il rencontre la pétillante Lily Blush qui l'encourage à tout plaquer pour aller tenter sa chance directement en Californie chez Pixar.
Tous écrans - VO Sous-titrée français.
Partager ce film...
Notre avis
Ma grande passion depuis un an, c'est de partir à la recherche de films romantiques indépendants disponibles sur les plates-formes de téléchargement légales qui louent des films en VOD pour le monde entier. Parmi ces films indépendants, "Dreamworld" est l'un de ceux qui m'ont tapé dans l'oeil grâce à sa bande-annonce esthétisante et bien mise en musique, même si l'intrigue semblait assez bateau pour un film romantique.
Le fait est que c'est une variation intéressante, à défaut d'être totalement vraisemblable, sur la Manic Pixie Dream Girl, cette archétype de la comédie romantique mettant en scène une fille un peu fofolle, complètement délurée, imprévisible. On a pu en voir dans de nombreuses comédies romantiques, les plus emblématiques étant Summer dans "(500) jours ensemble" ou Clementine dans "Eternal sunshine of the spotless mind". Le film n'ignore rien de cet archétype et en (sur)joue même. Le personnage de Lily Blush est bien trop délurée pour être tout à fait vraie et il faut donc accepter que l'on a devant nous un archétype, même si Mary-Kate Wiles est parfaite dans le rôle.
En face d'elle, on retrouve Whit Hertford en dessinateur qui se cherche à un moment de sa vie où il fait du surplace. Ces deux-là forment un couple pas très bien assorti et c'est pour cela que l'on peut avoir un peu de mal à rentrer dans le film. Mais en le considérant sous l'angle de la Manic Pixie Dream Girl qui s'investit d'une mission quasi-divine d'aider une personne dans le besoin, un peu comme dans "Sweet November", c'est tout de suite mieux et l'on prend plaisir à suivre ce road-trip sur la côte ouest américaine.
La musique et les images sont superbes et elles s'accordent bien entre elles en plus. Le film a clairement peu de moyens mais il a le coeur au bon endroit. Cela ne l'empêche pas par contre de dévier un tout petit peu de sa trajectoire romantique pour aborder des choses plus personnelles concernant la vie d'Oliver et par là-même de son interprète (qui a écrit le scénario). Ce qui commençait comme une histoire d'amour atypique chavire donc assez vite vers une sorte de psychanalyse de l'interprète principal qui tente d'exorciser ses démons (un père absent en l'occurence, les errances de sa vie à l'aune de ce nouvel amour). C'est pas désagréable pour autant mais pas très romantique.
La seconde partie du film apparait comme étant un peu plus faible également, la faute des péripéties qui ne s'enchainent pas super bien. Le rythme est haché mais la brochette d'acteurs réunis est sympathique à suivre et encore une fois, l'intention est louable. J'ai beaucoup de mal à être sévère envers des petits films qui ne coûtent pas chers à la location mais réalisés avec du coeur malgré un manque de moyens. Celui-là se place dans la partie haute du panier en dépit de ses quelques défauts. Et la fin rattrape le tout d'une assez jolie façon donc si vous avez 2,5€ qui trainent et que vous souhaitez regarder quelque chose à la fois différent et familier, "Dreamworld" pourrait vous surprendre.
A conseiller à celles et ceux qui n'en ont pas marre de l'archétype de la Manic Pixie Dream Girl.
Conclusion
+ Joliment réalisé et mis en musique.
+ Des acteurs attachants.
+ Une variation sur la Manic Pixie Dream Girl...
- ... ce qui peut donc énerver aussi ceux qui en ont marre de la voir.
- Une deuxième partie plus décousue et pas spécialement romantique.
- Manque de moyens qui se voit plus vers la fin.
Le début du film et le road trip vers Los Angeles.
Bande-annonce
Écrire commentaire
Scarabée (mardi, 03 juin 2014 12:31)
J’ai été très emballé par ce film. J’adore ce genre de cinéma caméra sur l’épaule, avec de nombreuses prises sur le vif où l’improvisation a probablement une grande place, et c’est tout à l’honneur des acteurs, avec aussi beaucoup de gros plans qui nous font mieux apprécier les personnages et ce qu’ils vivent.
La manière de filmer cette histoire est donc aussi importante que l’histoire elle-même.
Finalement, l’échappée du personnage d’Oliver avec la pétillante et tumultueuse Lily (« Oliver, si tu veux changer ta vie, tout ce que tu as à faire, c’est en changer ») est bien du genre initiatique et la fin de l’histoire nous montre qu’au final, il en ressortira changé et mieux armé pour vivre une autre vie, sa vraie vie.
Mais le personnage de Lily ne se cantonne pas non plus à la MPDG, elle aussi en sortira changée, en tout cas avec l’envie d’abandonner ce rôle.
Finalement donc, beaucoup de tendresse et d’humanité dans ce joli film qui peut rivaliser avec bien d’autres.
Je n’ajoute rien d’autre car la critique du film écrite plus haut me parait très juste.