Haute pègre - 1932
Réalisé par Ernst Lubitsch.
Avec Miriam Hopkins, Kay Francis, Herbert Marshall...
Durée : 1h20.
Titre original : Trouble in paradise.
Synopsis : Gaston et Lilly, deux escrocs tombés amoureux, décident de s’associer. Alors que l’Europe entière parle de leurs méfaits, ils jettent leur dévolu sur une
nouvelle victime, la riche et belle Mariette Collet. Mais Gaston va vite tomber sous son charme…
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Notre avis
En voilà un titre français bien pompeux. Point de gangsters ou même de mafia dans ce "Haute pègre" mais seulement deux escrocs, Gaston et Lilly, qui se sont rencontrés lors d'un coup à Venise. Il était là pour dérober l'argent d'un homme riche, elle aussi sous les traits d'une comtesse. Le coup de foudre entre ces deux petits escrocs est immédiat, le temps d'un repas où les masques tombent et où les atomes crochus font surface en même temps que les divers objets volés lors de leurs échanges. C'est élégant, la marque de Lubitsch, et drôle. Bref, tout semble aller pour Gaston et Lilly. Ils continuent d'écumer l'Europe en multipliant les larcins, leurs exploits sont racontés dans les journaux et ils sont insouciants comme deux amoureux réunis par une passion commune : le vol.
Mais voilà qu'une riche et belle victime fait son apparition. Dans la ville de Paris, Gaston monte un plan pour lui dérober sa fortune et s'assurer à lui et à Lilly un avenir loin de tout problème financier. Mais tout ne se passe comme prévu et Gaston tombe peu à peu amoureux de la jeune femme qui a la bonne idée d'avoir les traits de Kay Francis. Ah, Kay et ses yeux envoûtants, sa voix profonde et son rire à gorge déployée. Tout un poème. Bon, je ne suis pas amoureux, mais presque et c'est en tous cas plus visible que les sentiments de Gaston pour elle. Leur histoire ne colle jamais vraiment pour moi. Il est difficile de voir si Gaston, joué de façon un peu monocorde par Herbert Marshall, l'aime vraiment ou si c'est pour aboutir à ses fins. Dans tous les cas, cela heurte la progression de l'histoire et on a l'impression d'une histoire d'amour supplémentaire ajoutée au chausse-pied. De fait, la fin semble de même bancale puisqu'on ne croit pas vraiment à la volte-face que Lubitsch tente de nous servir.
C'est dommage parce qu'il m'apparait maintenant, alors que j'écris ses lignes, que j'aurais sans doute préféré voir ces deux escrocs dans une autre aventure où le début de ce film serait la fin du mien rêvé. Les voir se séduire en mettant en avant leurs atouts de chapardeur était sans conteste la meilleure scène romantique du film mais cette complicité se perd par la suite sans qu'on sache vraiment trop comment. Il manque sans doute quelques scènes ici et là qui auraient affiné les relations en présence mais il me reste le sourire de Kay Francis et l'élégance de la mise en scène de Lubitsch. Je pourrais presque m'en contenter.
Conclusion
+ La rencontre entre Gaston et Lilly.
+ Le sourire de Kay Francis.
+ Le charme tranquille de la mise en scène de Lubitsch.
+ La fin, mais...
- ... qui n'est pas aussi puissante qu'elle aurait pu l'être.
- La relation entre Mariette et Gaston n'est pas assez développée pour nous faire avaler les diverses volte-faces.
La scène du diner entre Lilly et Gaston au début du film.
Extrait
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in Normandy
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