La Belle et la Bête - 1946
Réalisé par Jean Cocteau
Avec Josette Day, Jean Marais, Marcel André...
Durée : 1h36
Synopsis : Pour l'offrir à sa fille, le père de la Belle cueille, sans le savoir, une rose appartenant au jardin de la Bête, qui s'en offense. Afin de sauver son père, la Belle accepte de partir vivre au château de la Bête.
Ressortie au cinéma le 25 septembre 2013
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Un avis
A mi-chemin entre un George Méliès et un Tim Burton se trouve Jean Cocteau. Illustre dramaturge, surtout un grand touche-à-tout, Cocteau le poète s’est attaqué au conte de "La Belle et la bête" pour en faire un chef d’œuvre du cinéma français. Ancêtre du Peau d’âne de Jacques Demy, c’en est une version mystique passée par l’imagination foisonnante de Cocteau. Je crois que les décors sont la plus belle réussite du film, les décors et le masque de la Bête, étonnamment crédible ; son château est peuplé de mains sans corps, de statues animées, de plantes et de dorures qui n’ont rien à envier à un décor numérique. Au contraire même, ce côté « fait-main » lui donne encore plus de féérie et fait encore plus appel à notre « naïveté », comme Cocteau l’appelle de ses vœux dans sa préface.
Comment ensuite ne pas parler des acteurs principaux, Jean Marais et Josette Day ? Jean Marais apporte à la Bête sa vulnérabilité et à Avenant (prénom bien désuet je te l’accorde) une touche d’humour bien nécessaire au film en lui apportant un peu de relief. Quant à Josette Day elle fait de Belle une femme de caractère, franche, qui n’hésite pas à secouer les puces de la Bête quand celle-ci se montre un peu trop dépressive. Malheureusement, elle n’arrive pas à conserver cette insolence pendant tout le film et Belle retombe souvent au statut de princesse éplorée.
L’inconvénient de l’expérience au théâtre de Cocteau, c’est qu’il a composé son œuvre comme une pièce de théâtre. C’est aussi ce qui donne au film cette atmosphère de songe ou de rêverie où la narration est suggérée. Certes, nous connaissons tous l’histoire de "la Belle et la Bête" mais quelques didascalies et phrases d’introduction manquent un peu à la fluidité de l’histoire, parfois sautant un peu trop facilement de scène en scène et particulièrement en ce qui concerne l’évolution de la relation entre les deux héros. L’écriture et l’énonciation est aussi très théâtrale, laissant place à des monologues un peu trop classiques dans la forme et qui ne se prêtent pas trop au cinéma. Mais ce ne sont là que détails dont tu ne te formaliseras pas si tu regardes le film comme Cocteau l’a souhaité, avec le regard d’un enfant prêt à croire.
A conseiller si "Peau d’âne" fait partie de tes films préférés.
Conclusion
+ Jean Marais
+ La Belle qui n’est pas qu’une cruche romantique
+ Les décors qui se prêtent au rêve.
- Quelques manques narratifs
- Une écriture théâtrale
Leur première promenade ensemble dans le parc.
Bande-annonce
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