Réalisé par Robert Wise

Avec Julie Andrews, Christopher Plummer, Richard Haydn...

Durée : 3h

Titre original : The sound of music.

Synopsis : Un veuf va voir sa tranquillité terriblement menacée par le charme d'une gouvernante engagée pour veiller sur sa nombreuse progéniture.

Quel âge pouvais-je avoir lorsque j'ai vu pour la première fois une comédie musicale intitulée "La Mélodie du Bonheur" ? Je me souviens que c'est mon grand frère qui m'a emmené la voir dans un cinéma du 15e arrondissement de Paris, pas loin de la Convention (pour ceux qui connaissent). Je devais avoir environ 14 ans et le film était redistribué. Certes, lovenaute mélomane, mon jeune âge a pu influencer mon opinion et à l'époque, j'étais encore relativement naïve. Je me rappelle encore de la fraîcheur de l'histoire, des chansons inoubliables que j'ai fredonnées tant de fois que j'ai fini par les savoir par cœur et du duo d'acteurs que formaient Julie Andrews et Christopher Plummer. Quand j'ai su que c'était tiré d'une histoire vraie, je n'en revenais pas. Comment une famille entière a-t-elle pu avoir le courage de résister à l’oppression nazie de façon aussi courageuse ?

La famille Von Trapp dont il existe encore des descendants était composée de musiciens talentueux et le film est basée sur le livre autobiographique de Maria Augusta Trapp, La Famille des chanteurs Trapp. Je me suis donc attelé à revoir le film et honnêtement, pas de déception majeure, même si j'ai pris du recul et que mes 14 ans sont loin ! [NdLoveMachine : Les lovers sont jeunes dans leur tête et c'est ça qui compte :)] Réalisé en 1965 par Robert Wise (The Sound of Music en VO), "la Mélodie du Bonheur" se passe à l'aube de la seconde guerre mondiale, dans une Autriche peu farouche face au nazisme (le jeune Rolf s'en faisant l'écho). Maria (jouée par Julie Andrews) est un personnage charismatique : novice à l'abbaye bénédictine de Nonnberg située à Salzbourg, elle a du mal à se faire à la vie du couvent et ne respecte pas les moments de silence imposés par son ordre. Pour qu'elle y voit plus clair, la Mère Supérieure l'envoie s'occuper des 7 enfants du capitaine Von Trapp en tant que gouvernante.

L'arrivée de Maria insuffle un renouveau vivifiant à cette famille déchirée par le décès de la maîtresse de maison, redonnant de l'espoir, ramenant l'amour et la confiance. On regrettera peut-être la famille un peu trop « parfaite », idyllique, avec des enfants changeant radicalement d'attitude grâce à Maria. La réalité serait sûrement moins rose, plus difficile. Même le père de famille redevient « humain ». Ca semble surréaliste lorsqu'on le voit mener ses enfants à la baguette au début du film (au sifflet, devrais-je dire). Tout à coup, il se rappelle que l'amour paternel est un ingrédient essentiel à l'épanouissement de sa progéniture. Ce revirement de situation m'a paru grossier, caricatural, trop rapide. Les décors sont sublimes, l'Autriche étant située au cœur des Alpes enneigées, entourée de verts pâturages et d'une multitude de fleurs colorées. On imagine sans peine le parfum qu'elles peuvent dégager... La maison, le parc ou encore la ville de Salzbourg sont empreintes de beauté et de sérénité (ce qui contraste avec l'arrivée de l'Anschluss). Tout cela contribue à la joie de vivre des principaux personnages.

Le romantisme n'apparaît pas de suite, Maria étant trop occupée à redresser une barre éducative laissé à la dérive. Certaines scènes sont incontournables et les regards entre les deux rôles principaux indique un changement dans la tournure des événements : la scène avec les marionnettes est hilarante, celle où le capitaine chante « Edelweiss », celle du jardin, le mariage. La BO est splendide qu'elle soit en anglais ou en français. La version anglaise composée par Richard Rodgers, Oscar Hammerstein II et Irwin Kostal, est entièrement chantée par Julie Andrews tandis que la version française est l’œuvre de Mathé Altéry, qui chante comme un ange. Toutes ces chansons sont excellentes (comme "Do Ré Mi").

Les acteurs sont parfaits : Julie Andrews ("Mary Poppins", "Victor Victoria") incarne cette jeune fille avec conviction et finesse, lui donnant de la profondeur, de la légèreté alliée à une certaine sagesse inattendue chez une si jeune fille (notamment lors de la scène «My Favorite Things”). Elle développe son rôle avec assurance et en impose par son charisme et sa personnalité. Christopher Plummer ("La Bataille d'Angleterre", "Benjamin Gates et le trésor des Templiers"), heureusement, lui tient tête avec réussite et incarne un personnage rigide, militaire (forcément il est capitaine) tout en parvenant à donner à son personnage la timidité d'un jeune prétendant (lors de la scène "Something Good").

Les autres acteurs sont bons mais un peu trop lisses, souriants un peu exagérément (c'est le cas du garçon qui joue Kurt): ça peut rendre certaines scènes un peu mièvres. L'actrice qui interprète Brigitta, Angela Cartwright joue très juste ainsi que Charmian Carr qui incarne Liesl von Trapp. La plupart d'entre eux n'ont pas réalisé une carrière remarquable. Eleanor Parker (La baronne Elsa Schraeder) et Richard Haydn (Max) sont de seconds rôles excellents. Franchement, cette distribution contribue à la grande réussite de "La Mélodie du Bonheur", un film bardé de récompenses qui plus est (5 Oscars).

A conseiller si tu aimes comme moi, Lovenaute mélomane au cœur tendre les comédies musicales alliant bons sentiments et jolis décors, et lorsque le bien triomphe du mal.

Conclusion

+ L’Autriche splendide

+ Acteurs parfaits

+ Histoire vraie

+ C'est une comédie musicale donc il faut aimer le genre.

- C'est une comédie musicale donc il faut aimer le genre.

- Certaines scènes sont trop idylliques à la limite du mièvre.

- Un peu long peut-être (presque 3h).

Bande-annonce