Le bonheur d'Emma - 2007
Réalisé par Sven Taddicken.
Avec Jördis Triebel, Martin Feifel...
Durée : 1h39.
Titre original : Emmas Glück
Synopsis : Emma vit seule. Couverte de dettes, elle élève des cochons dans une vieille ferme de famille délabrée. Max est solitaire. Employé chez un concessionnaire
automobile, il souffre d'un cancer en phase terminale. Sous l'impulsion d'une réaction excessive, il vole de l'argent à son seul ami et réserve un billet d'avion pour s'enfuir à Mexico... Mais en
route, Max a un accident avec sa voiture : il "atterrit" dans la ferme d'Emma. Pour la jeune femme sauvage qui manque furieusement d'amour, cet homme semble être un don du ciel...
>> Partager ce film...
Un avis
Certains films vous imprègnent pour longtemps. Le Bonheur d’Emma, je ne l’avais pas revu depuis sa sortie au ciné, il y a plus de 10 ans. Et puis je me suis dit que ça pouvait être chouette de lui donner un peu de visibilité sur ces pages. A l’époque (aahhh l’adolescence), pleurer devant un film était pour moi de l’ordre du miracle. Et bien oui, celui-ci m’a foutu les boules, dans le sens positif du terme. Dans la vie il y a des mots d’amour. Des preuves d’amour. Dans ce film, il y a la bravoure d’Emma. Se déroulant dans une ambiance pas des plus glamour, revendiquée par Emma. Elle a ses marques dans sa crasse, dans le bancal.
Emma a un premier pré « coup de foudre » qui lui fait ramener un nouveau pensionnaire dans sa ferme. Et s’il était sa solution ? A ses problèmes d’argents, à sa solitude… Elle si réfractaire à
son prétendant (le voisin policier) et si attirée par cet inconnu trouvé dans son champs. Emma, dotée d’une candeur de petite fille, qui demanderait sans détour au petit garçon du même bac à
sable s’il veut jouer parce que sa tête lui revient bien. Max, qui dans son désespoir voyait une issue à se dorer la pilule à Mexico et à claquer la grosse somme d’argent volée à son ami, se
retrouve coincé dans une ferme crasseuse avec la fermière en prime. Susceptible qui plus est. Reconnectant finalement avec les bonheurs simples auxquels il n’avait probablement plus accès dans sa
vie citadine (s’allonger dans l’herbe et prendre le soleil, bricoler), il aura à cœur d’être utile en échange de l’hospitalité. Et surtout, il ne luttera pas longtemps contre l’intuition que son
eldorado est là, plutôt que seul et riche à Mexico.
Et assez vite, ces deux-là vont se bouleverser, au-delà des simples divergences d’opinion sur la cohabitation. Les deux ont quelque chose d’incroyablement lunaire et terre à terre à la fois. Ils
n’ont pas le temps de s’embarrasser du superflu. Ils se cherchent un peu… et se trouvent vite. Ils se sauvent. Et la lumière se rallume pour le 2ème Acte. Et comme le compte à rebours tourne
toujours, la vie coulera de source, d’amour et d’eau fraîche et les antagonistes éventuels n’auront pas d’autres choix que de plier devant l’évidence et de devenirs des adjuvants à cet amour
précieux à protéger comme un poulain à peine né mais titubant déjà debout. Film brut car pas le temps de se polir mais bouleversant dans son genre. Il n’y a pas tellement plus à dire si ce n’est
de conseiller de se laisser vivre devant. Apprécier ou pas ces instants éphémères avant que la chenille ne devienne papillon. Chef d’œuvre ou navet, à vous de voir...
A conseiller si tu veux voir "un jour mon prince viendra" version rurale à la manière des contes d'antan (c'est à dire pas tout propre, tout
joli...).
Conclusion
+ Jürgen Vogel et Jördis Triebel (moins connue mais belle découverte).
+ La sensibilité du propos derrière l'apparente crasse.
+ Simplicité de cette fable extra-ordinaire, originalité dans le traitement de ce type d’histoire vue et revue.
+ Une candeur et une fluidité déroutante.
- En apparence pas glamour, des scènes dures.
- La fin qui ne plaira clairement pas à tout le monde.
La fin.
Bande-annonce
Created with love
in Normandy
Écrire commentaire
Kamala (dimanche, 17 novembre 2019 22:31)
J'ai vu ce film il y a déjà quelques années... J'en garde un très beau souvenir