Le goût des merveilles - 2015
Réalisé par Eric Besnard
Avec Virginie Efira, Benjamin Lavernhe, Lucie Fagedet...
Durée : 1h37
Synopsis : Au cœur de la Drôme provençale, Louise élève seule ses deux enfants et tente de préserver l’exploitation familiale. Un soir, elle manque d’écraser un
inconnu au comportement singulier. Cet homme se révèle vite différent de la plupart des gens. Et sa capacité d’émerveillement pourrait bien changer la vie de Louise et de sa famille.
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Un avis
"Le goût des merveilles" est un film profondément touchant dans lequel on suit la rencontre entre Louise et Pierre. Deux personnages abimés
et d'une grande tendresse. Une histoire d'amour mais d'amitié avant tout. Louise, jeune veuve et mère de deux enfants, tente de joindre les deux bouts entre son exploitation arboricole, les
marchés, sa banque et sa vie de famille au cœur de la Drôme provençale. C'est un beau portrait de femme : authentique, blessée, pleine de joie et de détermination. Le titre du film est une
référence aux merveilles qui cuisine et vend Louise, des beignets originaires du Sud-Ouest de la France. Pierre, jeune homme au physique dégingandé et filiforme, un poil étrange et asocial, vit
parmi des livres, avec son sempiternel costume. Il ne supporte pas le contact physique. Sa parole mécanique et logique, son ton monocorde et son débit rapide nous interpellent comme Louise. Sa
franchise incorrigible vont vous émouvoir et vous faire sourire plus d'une fois. Ces deux être vont lentement se découvrir et s'apprivoiser.
La photographie y est de grande qualité : des paysages sublimés, une lumière omniprésente et des personnages très justes et authentiques. La douceur de la Drôme provençale nous charme : champs de
lavande, abricotiers, vignes... La musique, très présente, participe également à la douceur et à la tendresse du film. Jamais trop imposante et envahissante. Elle participe de manière délicate et
pénétrante aux moments touchants de ce film.
Virginie Efira est un véritable rayon de soleil dans cette comédie romantique. Son jeu est touchant et d'une belle simplicité. On apprécie de la voir autrement que dans des rôles de jeune femme
dans les traditionnelles comédies françaises pleines de lourdeur. Benjamin Lavernhe, de la Comédie Française, est très juste, plein de charme et de sincérité. J'ai beaucoup aimé son jeu de grande
qualité : ses expressions faciales, sa gestuelle. On parvient à tout lire dans son regard, son non-verbal : bonheur, tristesse, repli... Hervé Pierre, qui joue le libraire et ami de longue date
de Pierre, est un personnage-clé. En effet, il fait le lien entre nos deux protagonistes. Il nous fait partager l'histoire de Pierre et son soutien indéfectible est précieux pour ce dernier. Il
n'a pas de longs discours mais des paroles simples et percutantes. Le charme entre ces deux-là agit, la magie opère. On assiste à la guérison des blessures, le retour du printemps après l'hiver
dans le cœur de nos deux héros comme dans la nature. Tout en retenue et plein de justesse.
Pas de mièvrerie, d'eau de rose et de bons sentiments, pas de désir brut et de passion physique. Mais la présence d'une tendresse incroyable, un désir tout en retenue et une sensualité en
devenir. L'alchimie est bien là. Pas question de handicap ici, mais de différence. Pierre apporte avec lui un vent de fraîcheur, une bouffée d'air frais qui nous pousse à nous questionner sur
notre vision du monde. La simplicité bouleversante de Pierre nous fait nous arrêter sur les choses simples de la vie et de la nature autour de nous. Sans aucun doute, un film rare, comme on
aimerait en voir plus souvent. Réconfortant et apaisant.
A conseiller pour les amateurs et amatrices d'histoires amoureuses différentes, dans un cadre magnifique et pour les amateurs de sensibilité mais pas de sensiblerie, pour les amateurs de douceur et de tendresse, d'authenticité.
Conclusion
+ Une histoire pleine de justesse, tendresse, tolérance, pudeur et retenue.
+ Réconfortant et apaisant
+ La photographie
+ La musique
+ La personnalité des personnages et jeu des acteurs.
- Le syndrome d'Asperger peut paraître un peu caricatural.
- La facilité de l'histoire d'amour et d'amitié : peut-être plus difficile dans la réalité.
- La relation entre les deux aurait pu être exploitée plus profondément : on peut rester un peu sur sa fin.
- L'absence de démonstrations physiques pour les inconditionnels.
Les retrouvailles pleines de douceur dans un champ sur la colline.
Bande-annonce
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Lola (Wednesday, 18 May 2016 09:30)
Bonjour !
J'ai beaucoup beaucoup aimé ce film, le thème d'asperger m'a toujours touché dans les films ou livres.
Et j'ai au contraire de toi, trouvé ici qu'il n'était pas aussi "réaliste" que dans les autres œuvres qui traitent cette maladie. Assez rapidement le héros développe des sentiments (même d'amitié) et s'attache, ce qui est difficile pour un Asperger.
Lili (Wednesday, 18 May 2016 12:44)
Bonjour Lola, comme je ne connais que peu cet forme d'autisme, je n'ai pas vraiment connaissance de ce dont tu parles. C'est pour ça je pense que je n'ai pas remarqué ce manque de réalisme. Je n'ai jamais vu d'autres films avec le sujet de cette maladie.
Je comprends ta réaction.
Lola (Wednesday, 18 May 2016 15:23)
Je t'invite à regarder Adam, ou à lire "le théorème du homard", deux œuvres qui traitent très justement cette maladie.
Lili (Thursday, 19 May 2016 18:41)
Merci pour les conseils, je ne manquerai pas d'y regarder de plus près, en trouvant le temps.
Olivia K. (Monday, 23 May 2016 13:43)
J'ai apprécié la beauté et la délicatesse du film, la justesse de Virginie Efira aussi, mais c'est vrai que la pathologie de Pierre est assez mal représentée.
Pour ceux que cela intéresse: Mozart & the Whale (Crazy in love) raconte la rencontre et l'histoire d'amour entre 2 autistes asperger.
H² (Friday, 17 June 2016 19:04)
Magnifique film où tout est bien, les paysages, la musique, l'histoire, les acteurs principaux et seconds rôles. Virginie Efira, bien sur, tout en finesse et délicatesse et Benjamin Lavernhe évidemment, que je connaissais pas mais qui est épatant. Et franchement, on s'en tape que asperger soit bien ou mal représenté. Ce film n'est pas un documentaire sur cette maladie, c'est une superbe comédie romantique.
Diane (Thursday, 18 August 2016 23:05)
J'ai beaucoup aimé ce film.
C'est doux, mignon, d'une grande simplicité et tout en pudeur. Un film qui apaise, on se sent bien tout du long car le personnage de Pierre a une vision juste, simple et inhabituelle de la nature et de la vie.
J'ai ri aussi car son personnage est d'une incroyable franchise, ce qui est inhabituel et agréable dans notre société du politiquement correct.
Le jeu de Benjamin Lavernhe, que je ne connaissais pas, est de très grande qualité par ailleurs.
Je recommande vraiment !
Diane (Thursday, 18 August 2016 23:10)
Et pour ce qui est d'Asperger, on dit qu'il a été diagnostiqué de ça quand il était petit mais pour moi cet homme n'est pas autiste.
On a tendance à vouloir mettre dans des cases quiconque a une vision et un appréhension un peu différente de la moyenne.
Pour moi, Pierre n'est pas autiste mais simplement d'une extrême sensibilité, ouvert sur le monde, et réceptifs de tous les stimuli que peut nous offrir notre société d'aujourd'hui.