Le quai des brumes - 1938
Réalisé par Marcel Carné.
Avec Jean Gabin, Michèle Morgan...
Durée : 1h30
Synopsis : Par une nuit ténébreuse, un déserteur du nom de Jean arrive au Havre dans l’espoir de quitter la France. En attendant un bateau, il trouve refuge au bout des
quais, dans une baraque autour de laquelle gravitent plusieurs marginaux. Il y fait la rencontre de Nelly, une belle et mystérieuse jeune femme dont le regard le bouleverse. Cette dernière vit
dans la terreur de son tuteur, le misérable Zabel, lui-même racketté par une bande de voyous. Par amour, Jean se mêle aux affaires de Nelly et met les pieds dans un engrenage périlleux…
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Notre avis
Difficile de s'attaquer à ce monument du cinéma français qu'est "Le quai des brumes". La réplique intemporelle de Jean Gabin, "T'as de beaux yeux, tu sais", est imprimée dans la mémoire de tous les Lovers francophones et même du monde entier. Il faut cependant dire qu'elle a en effet de beaux yeux, Michèle Morgan, malgré le noir et blanc du film. La fragilité des traits de son visage trouve un sacré répondant en la figure toute en rondeur de Jean Gabin, ici seulement Jean, un déserteur de l'Armée qui ne veut que vivre sa vie à l'étranger, loin de tous les soucis du monde mais dont le coeur lui jouera des tours alors qu'il arrive au Havre.
La première chose qui frappe, c'est l'ambiance quasi-parfaite qui suinte à travers chaque plan du film. Le quai des brumes ne porte pas son nom en vain et les images de nuit sont sublimes, et les rues, magnifiquement filmées. Celles-ci sont traversées de personnages haut-en-couleurs qui auront tous une incidence sur l'histoire d'amour entre Jean et Nelly. Il y a Panama, le gentil tenancier d'une petite bicoque sur les bords de Seine, refuge d'âmes en peine qui échouent ici en espérant de jours meilleurs. Il y a aussi Zabel, de prime abord sympathique et très bien joué par Michel Simon. Et puis, il y a la petite bande de forbans menée par Lucien. Comme chaque note d'une partition, ces personnages jouent leur rôle et délivrent une partition qui mène à une fin inéluctable.
Jean Gabin est immense en déserteur qui trouve en Nelly son compas moral et l'amour de sa vie. Le couple qu'il forme avec Michèle Morgan prend de l'épaisseur grâce aux dialogues de Jacques Prévert. S'il ne reste aujourd'hui principalement que la réplique phare, le film est parsemé de répliques romantiques et de scènes qui pourraient bien vous tordre le coeur. Je ne lui reproche au final qu'une seule chose, celle de laisser l'histoire des personnages secondaires prendre le pas sur l'histoire d'amour principale que j'aurais aimé suivre davantage. Mais je peux tout pardonner pour les beaux yeux clairs de Nelly.
Conclusion
+ Des décors somptueux.
+ Des dialogues ciselés.
+ Une belle histoire d'amour entre deux personnes écorchées par la vie.
- Les histoires périphériques amenuisent un peu la portée de l'histoire d'amour.
A la fête foraine, bien sûr.
Bande-annonce
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Amy (mardi, 05 mai 2020 10:14)
J'ignorais que la célèbre phrase "T'as de beaux yeux, tu sais" étais tirée de ce film ! Rien que pour ça j'ai envie de le voir !