Les choses de la vie - 1970
Réalisé par Claude Sautet.
Avec Michel Piccoli, Romy Schneider, Léa Massari...
Durée : 1h22
Synopsis : Au volant de sa voiture, Pierre, architecte d'une quarantaine d'années, est victime d'un accident de la route. Ejecté du véhicule, il gît inconscient sur
l'herbe au bord de la route. Il se remémore son passé, sa vie avec Hélène, une jeune femme qu'il voulait quitter, sa femme Catherine et son fils...
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Notre avis
C'est toujours intéressant d'imaginer le traitement actuel qu'aurait la même histoire d'un film vieux de 50 ans. Parfois, on se dit que l'original resterait la référence, tellement tant de choses ont disparu, aussi bien dans les moeurs que dans la façon de faire. Et parfois, on se dit aussi qu'un remake pourrait être une bonne chose et dans le cas des "Choses de la vie", j'adorerais avoir une version contemporaine de cette histoire. Pas parce que le film original n'a pas de mérite, non, mais surtout parce que ses manques sont d'autant plus criants aujourd'hui.
Son principal défaut est qu'il est quasiment impossible de s'imaginer à la place de son personnage principal, interprété par Michel Piccoli. C''est un alpha male de classe A, cinquantenaire qui n'a visiblement pas envie de vieillir, à conduire ses vieilles voitures et en couple, on imagine, avec une femme beaucoup plus jeune qu'elle avec qui il ne partage pas vraiment ses sentiments. C'est un homme, un vrai, qui grille 50 cigarettes en 1h20. Et franchement, je ne me suis pas investi dans ce personnage, chose pourtant essentielle si on veut compatir à son sort, un accident de voiture que l'on voit dès les premières minutes du film et qui fera office de point de départ à un flashback de sa vie.
Pourtant, avec un tel point de départ, il y avait un grand film à faire sur les regrets et sur l'amour. Et Claude Sautet parvient de temps en temps à toucher du doigt ce qui aurait pu faire ce grand film que j'attendais. Il y a la relation très intéressante entre Pierre et son ex-femme (somptueuse Léa Massari) qui navigue entre regrets et souvenirs des bons moments et celle entre Pierre et sa nouvelle compagne, incarnée par Romy Schneider. Mais même là, alors que Hélène n'hésite pas à vouloir parler de cette relation, à la définir, Pierre lui reste dans son rôle de macho man, tout à fait de son époque, j'en conviens. Je me rends compte aussi qu'il est un peu abusé de ma part de demander à un film de 1970 d'être autre chose que le reflet de la masculinité de cette époque mais si des films des années 30 ou 40 parviennent à franchir cette barrière, j'aurais adoré voir un peu d'humanité dans ce Pierre, ou au moins une qualité rédemptrice. Celle-ci est peut-être finalement sa capacité à se remémorer les moments et les personnes qui ont compté dans sa vie mais cette épiphanie arrive un peu tard, lors d'une fin ternie par une voix off qui nous décroche finalement de l'émotion qu'une telle fin aurait dû apporter.
Conclusion
+ Le point de départ du film, propice à un grand film sur les regrets et l'amour que l'on porte aux autres.
+ Deux grandes actrices, Romy Schneider et Léa Massari.
+ Quelques scènes touchent du doigt ce parfait mélange de regret et d'amour.
- Le personnage de Michel Piccoli, auquel il est difficile de s'identifier dans son mutisme vis a vis de ses sentiments.
- La voix off finale, pas du meilleur effet.
La sortie à La Rochelle.
Bande-annonce
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