Réalisé par Simon Curtis

Avec Michelle Williams, Eddie Redmayne, Julia Ormond...

Durée : 1h42

Synopsis : Au début de l’été 1956, Marilyn Monroe se rend en Angleterre pour la première fois. En pleine lune de miel avec le célèbre dramaturge Arthur Miller, elle est venue tourner le film qui restera célèbre pour l’avoir réunie à l’écran avec Sir Laurence Olivier, véritable légende du théâtre et du cinéma britanniques, qui en est aussi le metteur en scène. Ce même été, Colin Clark, 23 ans, met pour la première fois le pied sur un plateau de cinéma. Tout juste diplômé d’Oxford, le jeune homme rêve de devenir cinéaste et a réussi à décrocher un job d’obscur assistant sur le plateau.

Le premier long métrage de Simon Curtis (auteur de téléfilms jusqu'à présent) débute sur une danse voluptueuse de Marilyn Monroe, incarnée par Michelle Williams, dans un décor très colorée et une atmosphère piquante, de quoi être immédiatement sous le charme de l'actrice. Cependant, même si l'ouverture laisse présager du bon, la globalité du film n'est pas aussi captivante.

Même si le scénario met en lumière les plateaux et la menace d'abandon du tournage du "Prince et de la danseuse", "My Week with Marilyn" est avant tout une romance impossible entre un "jeune premier" et la plus grande star du cinéma jamais connue. L'aventure entre Colin, 3e assistant du réalisateur, et Marilyn Monroe, est surtout abordée dans la seconde partie du film.

Dans la première partie, Colin rencontre Lucy la costumière (Emma Watson), avec qui il a une brève aventure et où un avenir est sûrement possible. Mais l'opportunité de vivre un instant avec Marilyn se présente à lui. Il se laisse alors emporter dans un amour naïf et irréfléchi, soulevé par le fantasme qu'il a nourrit depuis plusieurs années autour de l'actrice. Elle devient alors durant une semaine sa priorité, même si leur amour est perdue d'avance. Le film laisse transparaître un amour à sens unique. Il est difficile de savoir si Marilyn profite des instants avec Colin pour s'évader ou si elle tient vraiment à lui. Marilyn est fraiche, légère mais ne laisse pas transparaître ses sentiments amoureux, mis à part des craintes liées à son métier.

L'histoire entre Colin et Marilyn se déroulant sur une semaine, les moments réellement romantiques sont assez rares. La plupart du temps, Colin est présent pour rassurer Marilyn sur son talent d'actrice, celle-ci ayant perpétuellement besoin d'un soutien moral pour soulager ses états d'âmes. Pour preuve, une coach la suit 24/24h. Colin n'a d'yeux que pour elle, pour lui c'est une "déesse grecque", comme il lui dit dans une scène dans la chambre de l'actrice.

Le film de Curtis offre une romance relativement légère, elle manque de profondeur, de détails, de petites choses qui font qu'un film emporte son spectateur. Il y a bien des scènes assez poétiques mais trop peu exploitées et surtout, elles existent principalement grâce au personnage de Marilyn. La romance est décrite comme "magique" par l'auteur de "Une semaine avec Marilyn" mais elle ne paraît pas aussi magique dans les images de Curtis.

Sans tomber dans le mimétisme, Michelle Williams interprète de façon remarquable Marilyn, dans sa gestuelle, sa façon de parler, sa légèreté et sa grâce. Incarner la figure lumineuse de Marilyn, n'est pas mince affaire et c'est avec une justesse tout à fait honorable qu'elle joue les deux facettes du personnage. Tantôt "bête de foire" filmique souriant à tout va, tantôt fragile et désespérée, elle glisse tout en souplesse d'un comportement à l'autre. Marilyn est là comme un fantôme, une image qu'elle préfère adopter devant les médias plutôt que de prendre du temps pour être elle-même. C'est là toute la complexité du rôle à jouer par Michelle Williams, qui s'en sort de façon mémorable.

Eddie Redmayne (Colin) offre une prestation un peu décevante et manque relativement de présence dans le film. Il est là, aveuglé par le charme de Marilyn, ébahi et persuadé d'en être amoureux, mais davantage spectateur qu'acteur. Emma Watson (Lucy) joue un rôle assez accessoire qui malgré une brève aventure avec Colin, n'apporte pas grand chose à part une légère morale sur l'histoire. Peut-être que le personnage de Lucy aurait pu être un peu plus développé. Il ne faut pas oublier Kenneth Branagh (dans le rôle de Laurence Olivier), personnage amusant et plein de caractère. C'est un élément important, car même si peu exploité dans le film, on peut ressentir la jalousie qu'il a envers Marilyn, sa peur et son admiration.

Pour ce qui est des décors, si vous êtes amateurs de cartes postales des années 50, ce film vous plaira dans sa forme. De façon récurrente, on y trouve des poses sensuelles de Marilyn, figée sous forme de photos noir et blanc, des costumes fifties, une voix off, une teinte rétro, etc. Le décor traditionnel anglais est de rigueur. Cela-dit, le biopic se veut réaliste ce qui lui donne un aspect parfois trop classique.

Le film de Simon Curtis est loin d'être déplaisant, c'est une histoire anecdotique parfois amusante parfois dramatique mais qui est surtout portée par les acteurs et particulièrement par Michelle Williams. La seconde partie est assez décevante car elle devient rapidement monotone et la romance ne prend pas assez d'ampleur malgré tout le charme qu'apporte le personnage de Marilyn.

A conseiller si vous aimez les histoires d'amour éphémères et que vous êtes, tout comme le personnage de Colin, subjugué par le charme de Marilyn Monroe.

Conclusion