Newness - 2018
Réalisé par Drake Doremus.
Avec Laia Costa, Nicholas Hoult...
Durée : 1h57.
Synopsis : Martin et Gabi essaient de rester en couple après s'être connus grâce à une application de rencontres, et quand l'ennui menace, ils cherchent une solution originale.
Disponible exclusivement sur Netflix.
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Notre avis
Je commence à ne plus suivre Drake Doremus. Dès "Like crazy" en 2012 puis avec "The beauty inside", je l'ai placé sur un piédestal, comme le mec qui savait filmer des histoires d'amour romantiques actuelles, contemporaines. Puis "Breathe in" fut une semi-déception, tout comme "Equals". Et voici "Newness" qui m'a complètement déçu. La chute depuis "Like crazy" est saisissante et même si la qualité de la réalisation de Doremus est toujours aussi belle à regarder, les histoires qu'il met en images le sont de moins en moins pour moi. Avec "Newness", Doremus veut porter un regard sur cette nouvelle génération de dating, à base d'apps de rencontres sur smartphone, de coups d'un soir et de polyamour.
Forcément, difficile de rendre tous ces sujets très glamour ou romantiques tant ils remettent en cause la vision traditionnelle de la rencontre dans les films d'amour. Doremus n'essaye d'ailleurs même pas et fait dans le réalisme. En cela, le froid et brut "Newness" est le pendant opposé du chaleureux et sentimental "Like crazy", dans ses personnages, ses situations, ses décors. Le miroir va même jusqu'au bout où Doremus octroie à ses personnages de "Newness" le petit happy end qu'il avait refusé à ceux de "Like crazy". Et autant je m'était plongé dans "Like crazy" avec délectation, autant je ne suis jamais entré dans "Newness".
La faute tient principalement à ses personnages dont je n'ai jamais compris les motivations. Martin et Gabi sont obsédés par leur téléphone mais ne savent pas communiquer, ils font l'amour tout le temps mais ne semblent pas savoir ressentir l'amour pour l'autre autrement que physiquement. Difficile dans ce cas pour moi d'éprouver la moindre once d'empathie à leur égard. Le fait que Nicholas Hoult joue aussi mal n'aide pas. Finalement, ce n'est pas étonnant que ses deux meilleurs rôles dans les films romantiques soient celui d'un zombie inexpressif dans "Warm bodies" et d'un homme dans une civilisation qui empêche les émotions dans "Equals". C'est un peu mieux pour Laia Costa mais encore une fois, leurs motivations sont pour moi un mystère, au-delà du simple "on préfère la nouveauté en amour" qui légitime toutes les actions idiotes qu'ils font dans le film.
Le film est en plus très long. Deux heures pour accoucher de la prise de conscience finale (déjà un peu plus en ligne avec le genre romantique), c'est une éternité surtout quand on se fiche du devenir de ces personnages. Heureusement, la Doremus Touch dans la réalisation fait encore effet, avec ses plans serrés, sa palette de couleurs aux teintes pastel, ses montages de scènes. Il y aurait sûrement moyen de refaire un montage de 1h15 bien plus agréable à regarder d'ailleurs. Je regrette aussi que Dustin O'Halloran ne se soit pas occupé de la musique, comme il a pu le faire sur les Doremus précédents avec un tel brio. Cela aurait amené un peu de grâce et de poésie dans un film qui en manque tellement. Si "new is better" pour les personnages de "Newness", on ne peut hélas pas en dire autant pour les films de Doremus.
A recommander si tu préfères les histoires d'amour "réalistes et contemporaines" (si tant est que ça soit une retranscription fidèle de ce qu'est une histoire d'amour contemporaine).
Conclusion
+ Toujours très bien filmé.
+ La fin est mieux que le reste.
- Personnages pour lesquels on ne ressent rien et qui jouent assez mal de surcroit.
- Trop long, beaucoup trop long.
- Quasiment pas de romantisme ou de poésie, décevant pour un Doremus.
La fin et quelques montages vidéos au début de la relation.
Bande-annonce
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