Paris est à nous - 2019
Réalisé par Elisabeth Vogler.
Avec Noémie Schmidt, Grégoire Isvarine...
Durée : 1h23
Synopsis : Anna rencontre Greg à une soirée. Ils se rapprochent, se dévoilent l’un à l’autre. Un an plus tard, Greg part travailler à Barcelone. Anna décide de le rejoindre. Elle rate son vol. L’avion s’écrase. Prise dans le vertige d’une mort évitée de peu, elle s’éloigne de la réalité et du présent. Alors que son couple se désagrège, Paris devient le miroir de sa détresse.
Disponible uniquement sur Netflix.
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Notre avis
Il est difficile d'évaluer le potentiel romantique de "Paris est à nous" tant il est différent de presque tous les autres films présentés sur nos pages. Différent via son budget (un peu plus de 4000€), de par la longueur de son tournage (3 ans), de par son ambition narrative (lier la relation d'Anna et Greg aux évènements qui ont frappé Paris) et surtout par son côté expérimental qui en rebutera plus d'un(e). Pourtant, c'est aussi un film d'amour. Le début du film nous montre la rencontre entre Anna et Greg lors d'une rave party d'été. La musique, la danse, les lumières, les premiers échanges, on est ici dans un film romantique relativement classique en fait. Au début tout du moins.
Et il y avait sans doute de quoi en faire un film à la "Before sunset" mais l'ambition de la réalisatrice devait être ailleurs. De cette relation, on ne verra finalement que quelques moments, une dispute dans les rues de Paris lors de la fête de la musique, une autre engueulade, une sortie à la plage etc. Très vite, le focus se resserre sur Anna et Greg devient invisible, parti loin, à Barcelone. L'histoire d'amour vacille, Paris est attaqué, les deux sentiments se mêlent. Et c'est là que le film nous perd.
Lier Paris au voyage d'Anna est finalement ce qui empêche l'histoire d'amour de se développer. J'ai souvent eu l'impression que les inserts sur Paris étaient mis au chausse-pied dans l'intrigue, d'autant plus qu'ils se succèdent et que les sentiments d'Anna n'évoluent pas trop. Greg devient même complètement absent dans la seconde partie, n'étant là que pour servir de fond à la détresse d'Anna. Le côté expérimental du film n'aide pas, lorgnant du côté de Malick pour ses plans louvoyant sur la campagne ou la ville et avec des dialogues, souvent une voix off, qui pourraient paraitre prétentieux. C'est très beau (et plus digeste qu'un Malick pour ma part) et certaines scènes sont même sublimes. Mais l'ensemble est trop décousu et trop redondant pour donner véritablement corps à cette histoire d'amour contrariée par un crash d'avion dont on ne comprend pas trop l'intégration, la faute à certaines scènes d'explication manquantes.
Restent quelques scènes très fortes, alliant avec maestria la musique (sublime, de Jean-Charles Bastion), les dialogues et les images qui vous aspirent dans une sorte de transe visuelle ainsi que le dévouement corps et âme de Noémie Schmidt au film. C'est un voyage quasi-sensoriel, expérimental assumé (ou contraint par le budget) qui ne plaira de fait pas à tout le monde et sans doute pas à celles et ceux qui cherchent une histoire d'amour intimiste traditionnelle.
Conclusion
+ Musique superbe.
+ Quelques scènes envoutantes.
- Une histoire d'amour qui manque de consistance, de fond, de corps.
- Le lien avec Paris est un peu artificiel.
- Côté expérimental qui ne plaira pas à tout le monde.
La scène "Il faut que quelque chose tienne".
Bande-annonce
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in Normandy
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