Truly madly deeply - 1991
Réalisé par Anthony Minghella.
Avec Juliet Stevenson, Alan Rickman...
Durée : 1h40.
Synopsis : Nina est inconsolable depuis la mort de son mari, Jamie. Son amour est si fort qu'il finit par réapparaître. C'est à nouveau le grand amour jusqu'au jour ou les compagnons de Jamie s'installent chez Nina...
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Notre avis
Il n'y a rien de pire que de s'imaginer un film dans sa tête pour au final se rendre compte que celui-ci est fondamentalement différent. C'est ce qui m'est arrivé avec "Truly madly deeply", le premier film d'Anthony Minghella ("Retour à Cold Mountain" et "Le patient anglais", excusez du peu) avec le génial et regretté Alan Rickman. L'erreur serait de le prendre pour un "Ghost" anglais tant le traitement d'un même point de départ est ici très différent que le blockbuster romantique avec Demi Moore et Patrick Swayze. Les moyens investis ne sont pas les mêmes non plus, le film étant destiné à l'origine pour la télévision avant d'avoir le droit à une sortie ciné outre-Manche puis française.
La première chose qui frappe est à quel point le film a horriblement mal vieilli. Alors qu'un "4 mariages et 1 enterrement", filmé seulement 3 ans après celui-ci, ne fait vraiment pas son âge, "Truly madly deeply" semble avoir été tourné dans les années 70. C'est d'ailleurs étrange de voir à quel point nous ne sommes pas encore avec ce film dans une certaine idéalisation de l'Angleterre, comme ce fut le cas avec les films de Richard Curtis notamment. Ce n'est pas la pire chose que l'on peut reprocher à "Truly Madly Deeply" ceci dit. Ce qui m'a le plus gêné, ce sont les circonvolutions d'un scénario qui ne semble à aucun moment savoir comment bien agencer ses péripéties et ses scènes clés. Le rythme est hâché, sans réelle cohérence d'ensemble, avec quelques bonnes choses (les retrouvailles entre Nina et Jamie sont émouvantes et l'amour qu'ils semblent se porter l'est également). Les codes qui régissent le monde de fantômes sont également peu approfondies (ok, ils ont tout le temps froid, ils veulent regarder des films et c'est tout). "Ghost" avait au moins pour lui de bien encadrer cette partie-là de son histoire, ce qui permettait à l'histoire d'amour d'être parfaitement calibrée. Ici, on a l'impression d'assister à une variation beaucoup plus arty et ce n'est pas très réussi.
L'autre souci vient du nouvel amour de Nina, le dénommé Mark, dont on ne comprend à aucun moment comment il fait pour la séduire. Il raconte sa vie à cloche-pattes, fait des tours de magie en récitant des répliques de théâtre et chacune de ses interventions donnent envie de détourner le regard de malaise. Dans le processus de séduction, le film semble se sentir obligé de "cracher" sur la relation entre Nina et Jamie pour que celle-ci comprenne que finalement, son histoire d'amour était idéalisée au point qu'elle ne voyait plus les défauts de son défunt mari et qu'il serait temps de se remettre à sortir. Difficile de faire plus éloigné de "Ghost" dans l'esprit et c'est certainement moins romantique. C'est d'autant plus dommage que Juliet Stevenson se donne à fond et permet à son personnage d'avoir de l'épaisseur mais on finit plus par la plaindre qu'autre chose, entre son relou de mari fantôme et son nouveau soupirant qui parait être à l'ouest, pour au final n'en avoir plus rien à faire du tout. Vraiment, profondément.
Conclusion
+ Juliet Stevenson se donne à fond.
+ Alan Rickman, parfait comme d'habitude.
+ Quelques belles scènes.
- Un scénario très mal écrit, qui ne semble pas savoir quoi faire de son postulat de départ.
- Un soupirant bizarre, peu romantique.
- Le film a horriblement vieilli.
Les retrouvailles de Nina et Jamie.
Bande-annonce