Un homme à la hauteur - 2016
Réalisé par Laurent Tirard.
Avec Virginie Efira, Jean Dujardin...
Durée : 1h40.
Synopsis : Diane est une belle femme. Brillante avocate, elle a de l’humour et une forte personnalité. Et comme elle vient de mettre un terme à un mariage qui ne la rendait pas heureuse, la voilà enfin libre de rencontrer l’homme de sa vie. Le hasard n’existant pas, Diane reçoit le coup de fil d’un certain Alexandre, qui a retrouvé le portable qu’elle avait égaré. Très vite, quelque chose se passe lors de cette conversation téléphonique. Alexandre est courtois, drôle, visiblement cultivé... Diane est sous le charme. Un rendez-vous est rapidement fixé. Mais la rencontre ne se passe pas du tout comme prévu…
1 récompense aux Coeurs d'Or 2016 :
- Meilleur film romantique français.
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Un avis
"Un homme à la hauteur" est-il un film à la hauteur ? Hum... A en juger par sa popularité, on pourrait penser que oui mais dans mon cas, je
daigne lui laisser une petite moyenne. Car on ne peut pas lui enlever le fait qu'il réunisse des mécanismes bien rodés pour être classé "film de lover" sur la forme. Mais le fond reste petit, à
mon humble impression post-générique. Dès le début du film, la rapidité de la séduction n’est pas des plus crédibles. Peu importe le physique, la première rencontre n’est pas visuelle mais
téléphonique : Alexandre se la joue un max, pseudo fin et spirituel, surtout indiscret et intrusif. Est-ce respectueux de fouiller dans le téléphone d’une dame et d’en tirer des conclusions
hâtives sur qui elle est ? Bref, cela part assez mal.
La réplique "Il me manque 40 centimètres, c’est ça ?", noeud principal de l'intrigue, arrive très/trop tôt dans le film. La relation est biaisée. Le gars a juste récupéré son
téléphone avec des idées derrière la tête, comme s’il avait déjà des droits sur elle (mec, elle te connait depuis 5 minutes, redescend un peu, si j’ose dire). C’est ce qui m’a dérangé. Ce film
plein de bons sentiments manque de fluidité et de tact. La simplicité n’est pas là où on l’attend. Il la harponne à coup de culpabilisation. Si elle dit non, elle risque de passer pour la
méchante, celle qui ne veut pas se laisser séduire par un homme à qui « il manque 40 cms». Par contre, un type qui s’est permis de fouiner dans son téléphone, pas de soucis. Diane,
malgré tout séduite par cette caricature de lover qui sur-compense ne découvre ensuite pas grand-chose de plus sur sa personnalité en dehors de la fragilité de cet homme différent (on s’en serait
douté vu la société). Et du coup, tout est téléphoné du début à la fin.
Ici, la phase séduction est expédiée. A 13 min de film ils se sont déjà envoyés en l’air (oui bon, en parachute…). Le gars s’est enregistré dans le répertoire de son téléphone sans lui demander
son avis. Cet homme pressant a de l’autodérision, de la pseudo assurance, donc c’est tout à son honneur, donc c’est du raffinement ? Alexandre est d’une directivité… J’ai du mal à croire qu’une
avocate indépendante pleine de personnalité (dixit le résumé du film) tout juste séparée se laisse séduire par ce type de « virilité » ou n’ait pas eu l’idée de faire des activités fun avant
qu’il n’arrive. Pire, quelques scènes hissent Alex à la hauteur du macho de base et on s'en serait bien passé. Jean Dujardin est parfois sans justesse, conscient de l’effet comique qu’il
renvoie? Je ne doute pas de l'intention bienveillante du film, mais force est de constater que le résultat est souvent maladroit. A cause de gags poussés à l'extrême (interventions des
personnages secondaires...), de situations peu vraisemblables, de comportements peu cohérents avec le caractère qu'on veut donner au personnage d'Alex, du scénario, du casting. Certaines scènes
utilisent le "comique de ridiculisation/infantilisation" si on devait donner un nom à ce ressort comique. C'est cette impression de décalage entre l'intention pseudo bienveillante/ message de
tolérance/ ambiance "feel good" et les partis pris (notamment gags plus lourds que drôles, casting 1er rôle masculin discutable) qui m'a empêché d'adhérer à ce film.
Côté lover, le film cristallise tout autour des apparences et du qu’en-dira-t-on plutôt que de nous montrer au final pourquoi ces deux-là s’aiment et sont si assortis ou pourquoi ça fritte entre eux comme dans tout couple. Même si Diane lui fait des belles déclarations et preuves d’amour, comme toute la phase séduction est survolée, elle débouche sur une évidence amoureuse superficielle. En plus de ça, en ayant vu "Le goût des merveilles" il n’y a pas longtemps (largement meilleur), avec toute l’affection que j’ai pour Virginie Efira, je commence à la trouver redondante dans son jeu quand il s’agit de rom-com, mais probablement parce qu’on lui donne tout le temps le même type de rôles. Je suis bien consciente qu'une grande majorité d'entre vous sera probablement en désaccord avec cette critique, c'est pourquoi je suis vraiment curieuse de lire pourquoi vous avez aimé ce film en commentaires. N'hésitez pas donc !
Conclusion
+ Un duo d'acteur bankable, malgré tout charmants.
+ Une comédie romantique simple.
- Jean Dujardin, bankable certes, mais erreur de casting.
- Lourdeeuuuur (sous prétexte d’humour, de gag, vacuité des personnages, encore pire pour les seconds rôles).
- Le film n’est pas tellement plus profond que ce qu’on voit dans la bande annonce. On peut se contenter de celle-ci.
La fin.
Bande-annonce
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